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Bonjour et bienvenue dans cette quatrième édition de l’infolettre Impact Formation !
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Une quatrième vidéo a été publiée sur notre chaîne YouTube, abordant cette fois l’analyse des besoins d’un projet de formation. Quand on s’inscrit dans une démarche d’évaluation de l’impact, cette phase en amont est essentielle.
Aussi, si vous êtes certifié(e) Kirkpatrick de niveau bronze, sachez que la prochaine session du programme de certification de niveau argent démarre en septembre 2024. Contactez-moi si vous voulez en savoir davantage.
Certifier jusqu’à la mise en pratique
En formation, la certification joue un rôle crucial pour valider les connaissances et les compétences acquises par les apprenants.
En France, l’instauration du compte personnel de formation (CPF) a probablement eu un impact sur la demande de certifications. Cependant, de façon générale, on note une demande croissante des apprenants de disposer de “preuves d’apprentissage”, au-delà d’une simple mention sur le CV.
Ici, nous parlons d’impact. Alors que faudrait-il certifier pour le favoriser ?
Tout est dans le titre : la mise en pratique, donc le transfert des acquis de la formation (niveau 3 de Kirkpatrick).
L’importance de récompenser la mise en pratique des acquis de la formation
En matière de certification, il est important d’avoir de l’ambition et de ne pas se limiter aux seules connaissances acquises.
Quelques raisons pouvant aussi servir d’arguments pour convaincre vos interlocuteurs :
Valider la réelle montée en compétences : les connaissances ne se traduisent en compétences que lorsqu’elles sont appliquées en contexte réel.
Démontrer l’engagement des apprenants : une certification basée sur la mise en pratique prouve qu’ils sont allés au-delà de la seule consommation de contenu.
Renforcer la crédibilité des formations : les organismes de formation qui certifient la mise en pratique des acquis montrent qu’ils se soucient des impacts.
Améliorer l’employabilité des apprenants : les preuves tangibles de compétences sont recherchées.
Les limites des certifications classiques
Il est courant de se limiter au fait de valider :
La complétion de la formation : en France, on délivre des attestations de formation (désormais facultatives) ou des certificats de réalisation (qui ont remplacé les attestations d’assiduité).
Un certain niveau de connaissances : un certificat peut être délivré, généralement après le passage d’un quiz d’évaluation des connaissances, notamment dans les formations en ligne. Mais cela ne préjuge en rien de la capacité des apprenants à les appliquer en contexte réel.
Plus rarement, des organismes vont jusqu’à la validation de la maîtrise des compétences. Il est alors souvent demandé aux apprenants des productions, comme la réalisation d’un projet ou la rédaction d’un rapport qui pourra faire l’objet d’une soutenance. C’est déjà mieux du point de vue de l’impact attendu.
Cependant, avoir démontré la maîtrise des compétences à un instant T ne garantit pas leur pérennité dans le temps.
Accepteriez-vous de vous faire opérer par un chirurgien n’ayant pas pratiqué depuis la fin de ses études ?
Ce qui n’est pas mis en pratique régulièrement est perdu.
Seul le vélo ne s’oublie pas, et encore !
(Au passage, on notera l’aberration de ne pas devoir repasser son permis de conduire régulièrement en tant que particulier…)
Mon approche : certifier la mise en pratique durable des acquis
La fréquence de mise en œuvre des compétences a donc son importance, tout comme leur maintien dans le temps.
Voici comment j’enrichirais un programme de formation certifiant existant afin de me concentrer sur la mise en pratique durable.
Je serais très clair sur les comportements attendus, qui sont en quelque sorte la partie visible des compétences mises en œuvre.
Je prévoirais des activités et projets pratiques, à réaliser pendant la formation, entre les sessions ou après (par ex. des missions apprenantes en entreprise).
Je doterais les apprenants de portfolios de compétences, et ce, afin qu’ils documentent leurs activités et projets.
Je planifierais des évaluations régulières, menées par les apprenants et des tiers (pairs ou mentors), afin de bénéficier d’une perspective externe et plus nuancée.
Je récompenserais les comportements mis en œuvre par des badges virtuels ou des certificats électroniques, en veillant à ce qu’ils reflètent la mise en pratique durable.
Je planifierais un renouvellement de la certification : si le métier évolue, ou si les connaissances et compétences nécessaires pour l’exercer évoluent, alors la certification doit pouvoir être révoquée.
Concernant ce dernier point, je pense aux organismes de formation français certifiés Qualiopi : le certificat est conservé en cas de réussite aux audits de surveillance et de renouvellement, ce qui témoigne de la pratique durable ! Et c’est la crainte de perdre ce certificat qui incite à cette mise en pratique dans le temps…
Passez à l’action
Voici quelques exemples d’actions à entreprendre pour progresser vers cette certification de la mise en pratique durable :
Identifiez les comportements attendus en situation de travail : ils doivent être concrets, formulés de manière à être observables et mesurables.
Intégrez des activités et des projets pratiques, ainsi que des portfolios dans votre programme : tout doit être prétexte à la mise en œuvre de ces comportements et à la capitalisation.
Communiquez en permanence sur ces comportements : tous les acteurs doivent comprendre que c’est leur démonstration effective et répétée qui fera l’objet de la certification.
Définissez un plan de collecte des données : il doit prévoir des évaluations régulières à intervalles espacés dans le temps afin de garantir la durabilité de la mise en pratique. L’évaluation classique “à froid” après deux ou trois mois ne suffit pas !
Valorisez la mise en œuvre des comportements : utilisez des badges virtuels ou des certificats électroniques, et incitez les apprenants à les valoriser (par ex. en signature d’e-mail, sur les réseaux sociaux, etc.).
Définissez une période et une méthode de renouvellement de la certification : par exemple, au bout de quelques années, un comité pourra se réunir et apprécier la mise en œuvre durable des comportements. Il pourra s’aider s’aider des portfolios et des évaluations, et décider, le cas échéant, du renouvellement de la certification.
En adoptant cette approche, vous offrirez des formations plus complètes et impactantes, prouvant la montée en compétences réelle et durable des apprenants. Vos clients apprécieront.
À bientôt pour une prochaine édition,
Jonathan
P.S. : si vous avez apprécié cette édition, n’hésitez pas à cliquer sur le cœur et à la partager avec votre entourage professionnel.
Quand vous le souhaiterez, je peux vous aider de trois manières :
Mon livre L’évaluation de la formation : qualifié d’utile et pragmatique par ses lecteurs.
Programmes de certification Kirkpatrick : le moyen le plus efficace pour monter en compétences sur le sujet de l’évaluation. Vos formations prendront une nouvelle dimension. Et vous aussi.
Conseil sur demande : le moyen le plus simple et accessible pour avancer sur l’une de vos problématiques. D’autres prestations sont également possibles.