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Bonjour et bienvenue dans cette troisième édition de l’infolettre Impact Formation !
Actualités
J’ai le plaisir d’intégrer le bureau du club ProKnow, une association professionnelle centrée sur les thématiques de la productivité et de la gestion des connaissances (Knowledge Management - KM). Je crois beaucoup en la complémentarité de la formation et du KM.
Aussi, une troisième vidéo a été publiée sur notre chaîne YouTube, proposant quelques bonnes pratiques pour mesurer l’impact de vos formations.
De l'utilité de définir des anti-objectifs dans ses formations
L’un de nos défis consiste ainsi à s’assurer que les apprenants s’inscrivent à des formations qui correspondent véritablement à leurs besoins, attentes, prérequis, etc.
Or, trop souvent, certaines personnes investissent du temps et de l’argent dans des formations qui ne leur conviennent point, débouchant sur des frustrations et une mauvaise expérience d’apprentissage.
C’est ici que les anti-objectifs de formation entrent en jeu.
Pourquoi est-il important de définir de tels objectifs ?
Tout d’abord, cela permet d’éviter les fausses promesses, qui peuvent ternir la réputation du service de formation ou de l’organisme de formation, en plus de décevoir les apprenants. En clarifiant dès le départ qui ne devrait pas suivre la formation, on établit des attentes réalistes et honnêtes.
De plus, cela peut aussi améliorer la satisfaction des apprenants, car ceux qui s’inscrivent sauront qu’ils sont le public cible idéal et qu’ils en retireront les bénéfices attendus. Un apprenant mal préparé ou mal orienté risque de se sentir dépassé, ce qui peut entraîner l’abandon de la formation et une perte de motivation.
Les limites des descriptions de formations classiques
De nombreuses formations tentent de résoudre ce problème en offrant des descriptions détaillées des programmes, en indiquant quels sont les prérequis, en définissant des objectifs pédagogiques (plus ou moins) précis…
Cependant, ces descriptions sont souvent axées sur les aspects positifs et les bénéfices potentiels, ce qui peut attirer un large éventail de participants, y compris ceux pour qui la formation n’est pas adaptée. Autrement dit, ces descriptions traditionnelles manquent généralement d’éléments dissuasifs clairs, ce qui peut conduire à des inscriptions inappropriées.
Par ailleurs, certains formateurs essaient de filtrer les apprenants potentiels via des questionnaires ou des entretiens préalables. Bien que cela puisse être efficace, c’est souvent coûteux en temps et en ressources, et cela n’est pas toujours possible à grande échelle. Ces méthodes échouent souvent à fournir une solution simple et directe, qui aide les apprenants à s’auto-évaluer rapidement et efficacement.
Mon approche : intégrer des anti-objectifs ET des contre-indications
L’approche que je vous propose intègre des anti-objectifs et, en complément, des contre-indications.
Pour les anti-objectifs, vous pouvez inclure des déclarations telles que :
“À la fin de cette formation, vous ne serez pas capable de…”
Ou, mieux :
“À la fin de cette formation, vous ne serez pas préparé(e) à…”
Par exemple, pour le programme de certification Kirkpatrick de niveau bronze, je pourrais indiquer :
“À la fin de ce programme, vous ne serez PAS préparé(e) à calculer combien vous rapporte chaque euro investi en formation.”
En complément, vous pouvez aussi spécifier des contre-indications, à l’aide de formules telles que celles-ci :
“Ne suivez pas cette formation si vous n’êtes pas en mesure de…”
Ou encore :
“Cette formation n’est pas pour vous si…”
Par exemple, si le suivi de la formation requiert un engagement de temps significatif, cela doit également être clairement indiqué.
Ce point des contre-indications m’a été inspiré par Justin Welsh. Dans son cours en ligne destiné aux personnes souhaitant développer une activité de solopreneur, Justin Welsh liste les indications et contre-indications pour suivre son cours.
Il estime ainsi que le cours conviendra si la personne :
sait que ce cours n’est qu’un outil et qu’elle devra l’utiliser ;
est prête à réévaluer ses idées commerciales existantes, voire à en changer ;
a compris que ce cours n’était pas un mode d’emploi de certaines applications ;
etc.
On pourrait quasiment assimiler ces indications à des prérequis, même si je les trouve plus “directes” (et j’aime ça).
À l’inverse, il estime que le cours ne conviendra PAS si la personne :
assimile son (futur) succès au seul achat du cours ;
n’est pas prête à faire le travail “non sexy” qui est nécessaire pour gérer une entreprise ;
s’attende à ce que le formateur lui dise exactement ce qu’il faut faire à chaque minute de chaque jour ;
etc.
Toujours pour prendre l’exemple du programme de certification Kirkpatrick, je pourrais dire que vous ne devriez PAS suivre ce programme si vous :
n’avez pas l’intention de mettre en place un système d’évaluation structuré pour vos formations ;
croyez que la qualité d’une formation est suffisante pour garantir son efficacité sans évaluation concrète ;
attendez avant tout des conseils pour construire des questionnaires d’évaluation ;
n’êtes pas ouvert(e) au fait de modifier ou d’adapter vos formations en fonction des résultats obtenus ;
etc.
Vous avez compris l’idée.
Passez à l’action
Voici quatre actions à mener pour intégrer des anti-objectifs dans vos formations :
Analysez votre public cible : identifiez les caractéristiques et les compétences de votre public idéal, mais aussi les critères qui excluraient certains apprenants.
Rédigez des anti-objectifs et contre-indications clairs : pour chaque présentation de formation, incluez une section dédiée en utilisant un langage direct et sans ambiguïté.
Communiquez efficacement : assurez-vous que ces anti-objectifs et contre-indications sont visibles dans toutes vos communications marketing (site web, catalogue, etc.).
Recueillez des retours : après chaque session de formation, demandez aux apprenants pourquoi ils se sont inscrits à cette formation, et s’ils se sentaient bien préparés, afin d’affiner et d’ajuster vos anti-objectifs et contre-indications pour les futures sessions.
En procédant ainsi, vous aiderez les apprenants à faire des choix plus informés et appropriés, améliorant ainsi leur satisfaction, leur engagement et, in fine, l’impact de la formation.
Vous renforcerez aussi votre réputation et celle de vos formations, car un discours de vérité inspire confiance.
Je vous encourage donc à adopter cette approche pour offrir des formations plus ciblées et efficaces.
À bientôt pour une prochaine édition,
Jonathan
P.S. : si vous avez apprécié cette édition, n’hésitez pas à cliquer sur le cœur et à la partager avec votre entourage professionnel.
Quand vous le souhaiterez, je peux vous aider de trois manières :
Mon livre L’évaluation de la formation : qualifié d’utile et pragmatique par ses lecteurs.
Programmes de certification Kirkpatrick : le moyen le plus efficace pour monter en compétences sur le sujet de l’évaluation. Vos formations prendront une nouvelle dimension. Et vous aussi.
Conseil sur demande : le moyen le plus simple et accessible pour avancer sur l’une de vos problématiques. D’autres prestations sont également possibles.