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Bonjour et bienvenue dans cette 29e édition de l’infolettre Impact Formation !
Actualités
Il n’y a plus de places pour la première session en français du programme de certification Learning Transfer Designer, qui débutera le 8 avril 2025. Nous sommes ravis que celle-ci ait suscité autant d’enthousiasme. :-) Les dates pour la session suivante seront communiquées prochainement. Restez à l’écoute !
En parlant d’écoute, nous venons de publier le 22e épisode de notre podcast “Retour sur les attentes” où nous recevons comme invitée Melanie Martinelli, dirigeante de l’ITE (Institute for Transfer Effectiveness). Il s’agit d’un échange passionnant autour du défi numéro 1 des professionnels de la formation : le transfert des apprentissages. Melanie nous y présente notamment les 12 leviers sur lesquels repose l’approche de l’ITE, en détaillant ceux qu’elle juge les plus puissants et les plus mobilisateurs.
Raconter l'histoire de l'efficacité de ses formations
Une bonne évaluation ne se résume pas à des chiffres.
Elle doit raconter une histoire : celle d’un apprentissage, d’un changement, d’un impact réel dans l’organisation.
Mais construire ce récit n’est pas toujours évident. Beaucoup de professionnels peinent à structurer leurs rapports de manière convaincante et mobilisatrice.
Dans cette édition, je vous propose de faire de vos rapports d’évaluation de véritables récits d’apprentissage. Pour cela, je vais vous partager une méthode concrète pour raconter, avec rigueur et clarté, l’histoire de l’efficacité de vos formations.
Pourquoi les histoires rendent vos évaluations plus percutantes ?
Les données, qu’elles soient quantitatives ou qualitatives, sont souvent abstraites et difficiles à interpréter sans un cadre narratif. Lorsque vous transformez une statistique en une histoire qui résonne avec votre auditoire, vous la rendez plus compréhensible, plus mémorable et plus convaincante.
Le storytelling permet de capter l’attention, de clarifier les enjeux, de créer de l’adhésion. En racontant l’histoire d’une formation, on donne du sens aux efforts fournis, on met en lumière les transformations réelles, et on valorise les acteurs impliqués.
Pourquoi les rapports classiques ont peu ou pas d’impact ?
Trop souvent, les rapports d’évaluation se limitent à une série de graphiques et de tableaux. Sans contexte, sans explication, sans incarnation. Cette approche peut être efficace pour des rapports internes, mais elle n’engage pas suffisamment l’audience. De plus, lorsque les résultats sont simplement énoncés sans explication sur leur origine ou leur pertinence, ils manquent souvent de crédibilité. Autrement dit, l’absence de narration limite leur impact.
Les rapports deviennent alors techniques, jargonneux, parfois même rebutants. Ils oublient de dire pourquoi on s’est formé, comment les choses ont évolué, et ce que ça a changé. Résultat : les rapports ne sont ni lus, ni utilisés, ni réutilisables.
Bilan des courses : peu de lecteurs, peu d'impact, peu d’usage.
Mon approche : commencer par la fin de l’histoire
“Et ils formèrent heureux et eurent beaucoup de bons apprenants…”
(Oui, le storytelling, c’est aussi un conte à impact.)
Pour rendre un rapport d’évaluation plus vivant, plus clair et plus utile, je m’appuie sur les grands principes du storytelling. Chaque partie du rapport d’impact contribue alors à construire une histoire cohérente, humaine et mobilisatrice.
Voici comment je structure cette narration :
Le besoin initial : c’est le point de départ de l’histoire. Quel était le problème à résoudre ? Quelle tension, quelle difficulté justifiait la formation ? C’est ce qui capte l’attention du lecteur dès le début.
Les attentes et résultats souhaités : on plante le décor. Quels étaient les objectifs fixés par les différents acteurs ? Qu’espérait-on changer, améliorer, atteindre ? Ces éléments donnent au lecteur une boussole pour suivre l’évolution de l’histoire.
La méthodologie : c’est le fil narratif. Comment les données ont-elles été recueillies ? Qui a été interrogé ? Ce chapitre montre que le récit s’appuie sur une base solide, rigoureuse et pluraliste.
Les résultats aux différents niveaux : c’est le cœur de l’histoire. Que s’est-il passé pendant et après la formation ? A-t-on vu des changements de comportements ? Des impacts sur l’activité ? On mêle ici données et témoignages, chiffres et récits humains.
Les leviers et obstacles : ce sont les rebondissements de l’histoire. Qu’est-ce qui a aidé ou freiné l’application sur le terrain ? Ce chapitre permet de tirer des leçons utiles pour la suite.
Les recommandations : c’est la suite du récit. Que peut-on faire maintenant pour prolonger ou renforcer les effets ? On ouvre des perspectives concrètes, on propose un prochain chapitre à écrire ensemble.
La conclusion : on referme le récit avec une image claire de l’impact et de l’engagement des acteurs. On laisse une impression durable, qui donne envie d’agir.
Cette approche transforme un rapport d’évaluation en un véritable outil de mobilisation et de pilotage, au service de la formation et de la stratégie de l’organisation.
Passez à l’action
Voici un plan d’action cohérent pour faire de vos rapports des récits d’impact :
Clarifiez l’histoire que vous voulez raconter : commencez par la question centrale à laquelle vous devez répondre - “Quelle histoire voulons-nous raconter avec cette formation ?”
Posez les fondations du récit : définissez le besoin initial et les attentes des parties prenantes.
Mêlez chiffres et voix humaines : recueillez des témoignages ou des impressions des parties prenantes (apprenants, formateurs, concepteurs de programmes, etc.) pour enrichir vos résultats quantitatifs.
Construisez une trame narrative : organisez les résultats sous forme d’histoire avec un début, un développement et une conclusion, en mettant l’accent sur les enseignements à tirer et les actions concrètes à entreprendre.
Rendez vos données parlantes : utilisez des anecdotes, des cas vécus et des exemples concrets pour faire ressortir l’impact réel des résultats sur les individus et l’organisation.
Adaptez votre diffusion : proposez différentes formes de restitution selon les publics (synthèse, présentation, rapport complet).
Faites vivre vos rapports dans le temps : n’attendez pas une grande réunion pour présenter les résultats. Partagez-les progressivement et de manière engageante, pour maintenir l’attention et l’implication des parties prenantes.
En adoptant cette approche, vous transformez vos rapports en leviers d’engagement des différents acteurs. Ne racontez plus seulement ce qui a été fait : racontez ce que cela a changé.
À bientôt pour une nouvelle édition,
Jonathan
P.S. : si vous avez apprécié cette édition, n’hésitez pas à cliquer sur le cœur et à la partager avec votre entourage professionnel.
Quand vous le souhaiterez, je peux vous aider de trois manières :
Le livre L’évaluation de la formation : qualifié d’utile et pragmatique par les lecteurs des trois premières éditions (plus de 6 000 exemplaires vendus). La quatrième édition, coécrite avec Jean-Luc Gilles, présente une refonte de 80 % du texte.
Programmes de certification : le moyen le plus efficace pour monter en compétences sur l’évaluation de l’impact des formations (Kirkpatrick) ou le transfert des apprentissages (Learning Transfer Designer). Vos formations prendront une nouvelle dimension. Et vous aussi.
Conseil sur demande : le moyen le plus simple et accessible pour avancer sur l’une de vos problématiques. D’autres prestations sont également possibles.
Et surtout, grâce à toi, "ils et elles vécurent formés, et eurent beaucoup de supers formations à impact !"